retrouver le meilleur de soi en douceur

retrouver le meilleur de soi en douceur

a quand le "slow soin" ? ou l'infirmière idéale...

slow food, prendre le temps, ralentir son rythme de vie, un thème "à la mode", oui mais jusqu'où ?

quand on essaie de "choisir" son futur métier, c'est pour les qualités qu'il demande et pour ce qu'il apporte, du moins ce que l'on croit qu'il va apporter...

Et c'est là que l'on commence à déchanter : pourtant pendant nos études, il était bien question d'attitude roggerienne, d'écoute, d'empathie, de travail "centré sur la personne", tout cela à grand renfort de théories, d'ateliers, d'exemples pris au Canada, d'idéalisation du rôle infirmier, de référence aux travaux de recherche sur le métier, de diagnostic infirmier sensé faire reconnaitre le travail de l'infirmière.

 

Et sur le terrain ?

En 20 ans, j'ai vu la dégradation des conditions de travail, les équipes qui se réduisent comme peau de chagrin, le travail administratif qui augmente démeusurement, l'arrivée du "management", les restructurations, les injonctions à rester rentables, à économiser, les postes passés de 8h à 12h journaliers, parce que soit disant les professionnels préférent finir leur semaine plus vite... votre banquier travaille t'il 12h d'affilée ? accepterait il ? les primes de nuit supprimées, c'est vrai, j'oubliais qu'une de nos ministres a dit que notre travail n'était pas pénible. C'est vrai, on est tellement bien payé pour avoir la vie des patients entre nos mains...

La "T2A", la tarification à l'acte, encore mieux... plus on fait, plus on gagne, travailler plus pour gagner plus selon une formule bien connue. Sauf que les seuls actes cotés sont les actes techniques, quant est il du relationnel, de l'éducatif, de la prévention ? Comme pour la soeur Anne, rien. Il est même arrivé que des estimations soient faites sur le temps qu'une infirmière doit prendre pour faire son travail (technique). Imaginez, chronométrer votre boulanger en train de faire son pain, et monsieur doit s'y tenir, incroyable non ?

 

J'imaginais l'infirmière idéale douce empathique, bienveillante, sachant soutenir son patient, l'encourager, ayant le temps de converser avec l'être humain qu'elle soigne. L'infirmière idéale actuelle est speedy, infatigable, n'a pas besoin de prendre des jours de repos, ou seulement de temps en temps, ne se plaint jamais, elle est technique et respecte les protocoles.

J'ai bien essayé d'écrire à Madame Poletti pour savoir comment on concilie les deux rôles, et comment faire dans le contexte actuel, mais c'est curieux, je n'ai jamais reçu de réponse... pourquoi ?

 

Combien d'infirmiers sont heureux dans leur travail ? combien de temps le restent ils ?

on est mal payé et on ne rigole même plus...

quand reviendrons nous aussi au temps pris auprès du patient, ralentir, écouter, le colloque singulier avec un autre être humain dans une passe plus ou moins difficile et à qui sans doute un mot bien choisi va faire du bien, une famille réconfortée par des soignants qui peuvent "prendre le temps" ? quand ?



14/07/2013
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