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perturbateurs endocriniens

Sus aux perturbateurs endocriniens

Publié le 20/08/2013 Partager sur Twitter Partager sur Facebook Imprimer l'article Envoyer à un confrère Enregistrer dans ma bibliothèque Reduire Agrandir

 

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Paris, le mardi 20 août 2013 –  Une consultation publique sur les perturbateurs endocriniens vient d’être lancée conjointement par les ministères de l’écologie et de la santé. Elle fait suite « au rapport rédigé après une concertation menée durant 6 mois par des élus des parlements français et européens, des organismes publics de recherche et d'expertise, des organisations non gouvernementales, des fédérations d'entreprises, et des personnalités qualifiées ». Chacun d’entre nous est invité depuis hier, et jusqu’au 20 septembre, a y apporter sa contribution en ligne (via le lien http://bit.ly/1dlpsqr). Tout le monde est en effet concerné, dans les officines particulièrement où  l’on peut acheter certains cosmétiques et produits de parapharmacie contenant les perturbateurs endocriniens ciblés.

Rappelons que les perturbateurs endocriniens sont suspectés d’être la cause de problèmes d’infertilité ou de développement, de certains types de cancers, de déficits immunitaires ou encore de perturbations du développement neurologique et comportemental. A ce jour, selon l’association Générations Futures 127 substances actives de type pesticides autorisées en Europe sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens dont le fameux désherbant Round Up ou le bisphénol A (BPA) classé comme tel par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Interdiction partielle du bisphénol A 

Le BPA est un composé chimique qui entre dans la composition de plastiques et de résines. Il est utilisé par exemple dans la fabrication de récipients alimentaires tels que des bouteilles, bonbonnes d’eau et biberons. On le retrouve également dans les films de protection à l'intérieur de canettes et de boîtes de conserves ou encore sur certains  papiers thermiques tels que reçus et tickets de caisse. De récentes études ont montré que le BPA induit des effets néfastes sur la reproduction, le développement et le métabolisme d'animaux de laboratoire. Il est fortement suspecté d'avoir les mêmes conséquences sur l'homme, selon l'Inserm. Le BPA est capable de mimer les effets de l'estradiol, mais se trouve être beaucoup moins actif que cette hormone féminine, souligne  de son côté l'Inra dans un communiqué. Quoiqu’il en soit  dans une "évaluation des risques sanitaires associés au bisphénol A", l'Anses avait  "confirmé" les effets potentiellement néfastes du BPA dès lors classé comme "perturbateur endocrinien". En conséquence, par mesure de précaution, la fabrication et la commercialisation des biberons contenant du bisphénol A sont interdites depuis janvier 2011 en Europe. Cette interdiction devrait s’étendre à tous les contenants alimentaires à partir de juillet 2015 (en France dès 2013 pour les contenants alimentaires de produits destinés aux enfants de moins de 3 ans) ainsi qu’à tous les dispositifs médicaux contenant non seulement du bisphénol A mais aussi tout autre perturbateur endocrinien et substance cancérogène dans les produits  destinés aux bébés et femmes enceintes.

"Cette nouvelle législation devrait conduire à une baisse très significative du niveau d'exposition au bisphénol A" observe l’Anses qui s'inquiète parallèlement des produits de remplacement utilisés par l'industrie. En l'absence de données scientifiques complémentaires, l'Agence "n'encourage pas à utiliser d'autres bisphénols en substitution au bisphénol A. Avec Les bisphénols M, S, B, AP, AF, F et BADGE qui partagent une structure chimique commune aux composés de la famille des bisphénols,  une grande prudence est requise. "

Cosmétiques et produits d’hygiène

De son côté, à la veille de la publication de la stratégie de la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens, l ’UFC-Que choisir avait dévoilé le 26 mars dernier, les résultats des tests effectués sur 66 produits cosmétiques et d’hygiène. Cette enquête réalisée avec trois autres associations européenne dénonçait la présence de perturbateurs endocriniens sous la forme de conservateurs, d’antibactériens, de filtres solaires et d’émollients ajoutés dans les produits de beauté et d’hygiène corporelle. « Alors même que ces molécules peuvent avoir un effet hormonal à des concentrations infimes, certains fabricants continuent à les incorporer dans les produits cosmétiques, regrettait UFC-Que choisir qui mettait en garde également contre «l’exposition accrue à ces molécules lorsque l’on utilise différents produits comportant la même molécule et dont les doses s’additionnent pour atteindre un niveau de risque significatif. »

Constat fait par exemple avec le triclosan  pour lequel des teneurs acceptables ont été trouvées dans des dentifrices et des déodorants pris isolément, mais qui atteignent un niveau de risque significatif pour une utilisation combinant les deux produits. Le problème est encore plus marqué dans le cas du propylparaben, retrouvé dans pas moins de 9 familles de produits cosmétiques et d’hygiène (1 déodorant, 1 shampoing, 1 dentifrice, 1 bain de bouche, 2 gels douche, 6 laits corporels, 3 crèmes solaires, 3 rouges à lèvres, 4 fonds de teint, 4 crèmes visage…). Idem avec de l’ethyl hexyl methocinnamate ou octylmethocinnamate (OMC) que l’on retrouve dans les produits solaires, mais également dans les crèmes pour le visage et les fond de teint (Résultats complets dans le numéro 513 du magazine « Que Choisir » d’avril).

En conclusion si pour une majorité de substances, le risque semble maîtrisé, il est en revanche difficile de se prononcer sur du plus long terme, l’association Que Choisir demande donc « que soient diligenter sous la supervision du CSSC (Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs), des recherches indépendantes sur l’impact de ces molécules sur le long terme, et en application du principe de précaution, de renforcer sans plus attendre le cadre réglementaire en prenant en compte l’effet cocktail de ces molécules dans l’évaluation de la toxicité des produits.  Et d’obliger les industriels à réaliser des étiquetages complets sur la composition réelle de leurs produits, et de retirer de leurs formulations les molécules ayant des effets de perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés, afin de réduire les quantités totales auxquelles sont exposés les consommateurs. »  A suivre.



20/08/2013
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