Des carcasses de bœufs tuberculeux importés de Grande-Bretagne, en toute légalité
Des carcasses de bœufs tuberculeux importés de Grande-Bretagne, en toute légalité
Publié le 08/07/2013 |
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Paris, lundi 8 juillet 2013 – Des carcasses de bœufs contaminés par la tuberculose sont chaque année exportées par le Royaume Uni vers la France, les Pays Bas et la Belgique. Les cantines scolaires et les restaurants hospitaliers en sont les principaux destinataires, une partie étant transformée en nourriture pour animaux. Cette information révélée par le Sunday Time dans son édition du 7 juillet a de quoi surprendre voire alimenter les inquiétudes les plus folles.
Risque de transmission, ou pas ?
Après avoir reçu l’agrément d’une agence vétérinaire publique britannique, ce sont 28 000 carcasses qui traversent tranquillement le Channel, sans étiquetage particulier alors qu’elles sont infectées par Mycobacterium bovis. « No problem, rassure le Department for Environnment Food & Rural Affairs (DEFRA) le risque de transmission à l’homme s’il est possible reste faible, à ce jour il n’y a aucun cas connu d’une tuberculose contractée par un être humain après qu’il ait consommé de la viande infectée.» Mais s’il n’y a aucun risque pour la santé humaine pourquoi des enseignes telles que Tesco , Mc Donalds ou Burger King en Angleterre ont refusé d’acheter cette viande "malade" ?
En effet, il existe bien une souche bovine (Mycobacterium bovis) responsable de la tuberculose bovine, qui peut être transmise à l’homme dans certaines conditions mais rappelons que plus de 99 % des cas de tuberculoses chez l’homme sont dus à la souche humaine de la maladie (Mycobacterium tuberculosis) transmise quant à elle par voie aérienne et non par l’alimentation.
En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) explique via son site que le risque de transmission au consommateur est maîtrisé dans notre pays par les mesures de sécurité sanitaires des aliments mises en œuvre sous le contrôle de l’Etat. Par exemple, pour la viande, c’est l’inspection systématique de salubrité des carcasses des espèces sensibles mises sur le marché qui permet de détecter les lésions et d’écarter la viande qui présente un risque pour la santé publique. Or, ces 28000 carcasses anglaises incriminées entrent dans l’hexagone sans étiquetage et leurs futurs consommateurs sont en droit de savoir à quoi ils s’exposent, ou pas ? A l’heure où nous postons ces lignes l’Anses n’a donné aucun avis , le ministère de l’Agriculture formulé aucun commentaire. Seul, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne s’est exprimé en ces termes, toujours dans le Sunday Times : « Cette pratique est surréaliste. Elle devrait être immédiatement arrêtée. Il est bizarre qu'une agence publique soit impliquée là-dedans. Comme pour le scandale de la viande de cheval, le principe de précaution devrait s'appliquer lorsqu'il s'agit d'alimentation et de santé. »
Heureusement, en ces périodes de vacances, les cantines scolaires sont fermées mais pas les hôpitaux où l’on peut espérer, que selon les recommandations de l’Anses, la viande doit être cuite à cœur à une température suffisante pour tuer les bactéries qui sont sensibles à la chaleur humide à 121°.
Dominique Thibaud
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